Dans un développement surprenant, les Haïtiens se sont hissés à la première place des acheteurs étrangers de biens immobiliers en République Dominicaine. Une statistique révélée par le vice-ministre de la gestion de l’immigration et de la naturalisation du ministère de l’Intérieur et de la Police, Juan Manuel Rosario, indique que 95% de ces acheteurs n’ont pas de statut d’immigration légal dans le pays. Ce changement de position a relégué les Américains à la deuxième place et les Canadiens à la troisième.
L’entretien qu’a accordé Juan Manuel Rosario au journaliste Federico Méndez lors de l’émission Sphères de pouvoir (Esferas de Poder) a permis de mettre en lumière cette situation inattendue. Il a également souligné la contestation de la procédure d’enregistrement des biens étrangers par le Vice-ministère de Gestion des Migrations et Naturalisation du Ministère de l’Intérieur et de la Police. Selon Juan Manuel Rosario, il serait préférable de procéder à une vérification préalable avant que les étrangers n’acquièrent des biens immobiliers dans le pays, en collaboration avec les agences de sécurité.
La gravité de la situation est mise en évidence par le fait qu’il existe actuellement 476 colonies d’étrangers illégaux en République Dominicaine, dont 70 sont situées dans les provinces frontales. Juan Manuel Rosario estime que ces colonies sont en partie responsables des problèmes de violence à la frontière. Cette situation alarmante a conduit à un débat sur la nécessité de mettre en place des mesures plus strictes pour réguler l’acquisition de biens immobiliers par les étrangers.
Laura Maríñez, directrice des Affaires d’Immigration du Vice-ministère de Gestion et Naturalisation du Ministère de l’Intérieur et de la Police, a précisé qu’au cours des six premiers mois de l’année 2023, les étrangers ont acquis 160 propriétés immobilières d’une valeur totale proche de 1 milliard de dollars RD. Elle a également révélé que la plupart des étrangers qui achètent des biens immobiliers en République Dominicaine n’ont pas de statut d’immigration légal. En effet, pendant cette période, 95% d’entre eux ne possédaient qu’un statut d’immigration de non-résident, ce qui ne leur permet pas de s’établir de manière permanente dans le pays.
Ce phénomène croissant d’achat de biens immobiliers par des Haïtiens en République Dominicaine malgré leur statut d’immigration précaire témoigne de l’attrait et de l’intérêt grandissants pour ce pays. Les Haïtiens semblent favoriser les régions de La Altagracia, Samaná et Puerto Plata pour leurs acquisitions immobilières. Bien que cette tendance puisse être vue comme bénéfique pour le marché immobilier, il est nécessaire de trouver une solution pour régulariser la situation des étrangers qui acquièrent des biens immobiliers, afin d’assurer la sécurité et le respect de la loi dans le pays.
Il est également important de noter que des audits ont été effectués pour évaluer les biens immobiliers achetés par des étrangers et enregistrés auprès du ministère. Selon Laura Maríñez, lors de l’audit réalisé entre 2020 et 2022, 960 dossiers ont été évalués. Ces dossiers ont suivi les procédures légales correspondantes et ont finalement été soumis à la Juridiction Immobilière. Cependant, il est préoccupant de constater que ces biens immobiliers sont enregistrés après leur acquisition par des étrangers, sans aucune purification préalable.
Cette situation met en évidence la nécessité d’une réglementation plus stricte et d’un contrôle rigoureux sur l’acquisition de biens immobiliers par des étrangers en République Dominicaine. Il est essentiel de garantir que tous les acheteurs étrangers respectent les lois et les réglementations en vigueur en matière d’immigration et d’acquisition de biens immobiliers.
Dans l’ensemble, ce changement dans le classement des acheteurs étrangers de biens immobiliers en République Dominicaine soulève des questions importantes sur l’immigration, la sécurité et la régulation du marché immobilier. Il est impératif que les autorités prennent des mesures pour garantir que les étrangers qui acquièrent des biens immobiliers dans le pays respectent les lois et contribuent au développement durable du secteur immobilier de la République Dominicaine.