La police haïtienne a été impliquée dans un affrontement meurtrier avec la Brigade de sécurité des zones protégées (BSAP) lors des manifestations qui ont secoué le pays le 7 février. Au moins cinq agents du BSAP ont été tués, tandis que trois autres membres du groupe ont été arrêtés. Ces événements ont poussé le Premier ministre Ariel Henry à réaffirmer son intention de rester en poste jusqu’aux prochaines élections.
Le syndicat de la police haïtienne, SYNAPOHA, a confirmé que les agents du BSAP ont été tués par des policiers lors d’une manifestation à Laboule, Pétion-Ville. Selon le syndicat, les policiers en patrouille ont ordonné aux agents du BSAP de sortir de leur véhicule, mais ces derniers ont ouvert le feu sur les forces de l’ordre, les contraignant ainsi à riposter.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des agents de la police nationale haïtienne saisissant une moto et un véhicule transportant des agents du BSAP. Des traces de sang à l’intérieur du véhicule et des impacts de balles sur le pare-brise avant témoignent de la violence de l’affrontement. Les personnes responsables de cette fusillade mortelle sont actuellement en garde à vue au commissariat de Pétion-Ville.
Les agents du BSAP tués ont été identifiés comme Zéphyrin Daniel, Mackendy Veillard, Dorvil Jean Fontange, Chrisner Désir et Clersaint Thomas. Trois autres membres du groupe, Hervé Lanio, Paul Sindia et Clerty Clernius, ont été arrêtés lors de cette tragique journée.
Malgré la fusillade meurtrière et les appels à sa démission, le Premier ministre Ariel Henry a affirmé qu’il resterait en fonction jusqu’aux élections. Toutefois, cette déclaration a suscité des réactions mitigées, certains accusant Henry et ses alliés d’avoir orchestré la violence pour maintenir leur emprise sur le pouvoir.
Cette escalade de violence survient dans un contexte de manifestations populaires exigeant la démission d’Henry. Les tensions se sont accrues entre les agents du BSAP et ceux de la police nationale lorsque le groupe écologiste s’est joint aux protestations, aux côtés de l’ancien sénateur Guy Philippe, qui a appelé à une révolution.
Avant ces manifestations, le gouvernement avait interdit aux agents du BSAP de porter des armes, dans le but d’améliorer la sécurité dans le pays. Cette décision faisait suite au limogeage du directeur général de l’Agence nationale des espaces protégés (ANAP), Jeantel Joseph, qui était ouvertement favorable à Philippe et prônait le renversement d’Henry.
À l’heure actuelle, les autorités policières, les responsables de l’État et les responsables du BSAP n’ont pas communiqué officiellement sur cet affrontement tragique entre les agents du BSAP et les membres de la police nationale.
Les événements du 7 février ont jeté le pays dans un climat de tension et d’incertitude. Les manifestations qui se sont intensifiées ont mis en lumière les profonds désaccords politiques au sein de la société haïtienne. Alors que la population demande le départ d’Ariel Henry, le Premier ministre s’accroche au pouvoir, promettant de rester en fonction jusqu’à ce que des élections soient organisées.
La mort tragique de cinq agents du BSAP lors de l’affrontement avec la police nationale a choqué le pays et a été largement dénoncée. Les noms des victimes ont été rendus publics, ajoutant une dimension personnelle à cette tragédie. La presse locale a également relayé les témoignages d’un militant et avocat, Iswick Theophin, qui a accusé Ariel Henry et ses alliés d’avoir perpétré ces actes pour maintenir leur emprise sur le pouvoir.
Les tensions exacerbées entre le BSAP et la police nationale soulèvent des inquiétudes quant à la sécurité et à l’ordre public en Haïti. Alors que les manifestations se poursuivent et que les revendications populaires s’intensifient, il est crucial que des mesures soient prises pour apaiser les tensions et trouver une solution politique pacifique à cette crise.
Le gouvernement a déjà pris des mesures telles que l’interdiction aux agents du BSAP de porter des armes afin de rétablir un climat de sécurité, mais cela n’a pas empêché le drame de se produire. Les observateurs s’attendaient à une escalade de la situation en raison de l’importance historique de cette date dans l’histoire d’Haïti en tant qu’État démocratique.
Alors que le pays fait face à des défis politiques et socio-économiques majeurs, il est essentiel que toutes les parties prenantes s’engagent dans un dialogue constructif pour trouver des solutions durables. Une véritable démocratie participative, où les voix de tous les Haïtiens sont entendues et prises en compte, est essentielle pour sortir de cette impasse politique.
À l’heure actuelle, les autorités compétentes n’ont pas encore réagi officiellement à cet affrontement tragique. La situation reste volatile et évolue rapidement. Il est donc crucial que des mesures soient prises pour garantir la sécurité, prévenir de nouvelles violences et promouvoir la stabilité politique en Haïti.