Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a déclaré sa démission après une réunion avec les dirigeants régionaux des Caraïbes, cédant à la pression croissante alors que le pays est plongé dans le chaos et que les appels internationaux à son départ se multiplient.
Actuellement à Porto Rico depuis la semaine dernière, incapable de rentrer en Haïti en raison de la violence qui sévit dans le pays en son absence, Henry laisse place à la mise en place d’un conseil de transition doté de certains pouvoirs présidentiels, dont la nomination d’un nouveau Premier ministre par intérim. Ce futur gouvernement par intérim devra éventuellement organiser des élections pour redémarrer le processus politique dans le pays.
La rapidité de la création du conseil de transition reste incertaine, bien que l’ancien Premier ministre haïtien, Claude Joseph, ait mentionné à CNN qu’il pourrait être établi dans les 24 heures à venir.
Selon un communiqué de la CARICOM, le conseil de transition sera constitué de représentants de divers courants politiques, accompagnés d’observateurs sans droit de vote issus d’organisations religieuses et civiles.
L’enjeu principal réside désormais dans la capacité de ces changements à restaurer l’ordre en Haïti, mettant ainsi fin aux violences dévastatrices qui secouent Port-au-Prince, la capitale du pays. Depuis que des groupes ont attaqué la plus grande prison de la ville en début de mois, faisant des victimes parmi les forces de l’ordre et permettant à des milliers de détenus de s’échapper, Haïti est en état d’urgence.
Le chef de gang Jimmy « Barbecue » Cherizier a revendiqué cette évasion, affirmant qu’il s’agissait d’une tentative pour renverser le gouvernement d’Ariel Henry. Les gangs contrôlent actuellement une grande partie de la capitale haïtienne, selon les Nations Unies, avec des affrontements en cours pour le reste de la zone. Pendant l’absence d’Henry, les gangs ont même bloqué l’aéroport pour empêcher son retour en toute sécurité.
Les liens historiques entre gangs, politique et affaires en Haïti laissent craindre une période de transition mouvementée, synonyme de turbulences accrues dans les rues. Romaine LeCoeur, experte en criminalité transnationale, souligne l’aspect politique crucial de la situation actuelle en Haïti, mettant en garde contre les implications politiques sous-jacentes à cette montée de violence.
Les émeutes et la violence généralisée risquent de prolonger la crise politique en Haïti, avec des factions rivales cherchant à consolider leur pouvoir dans un pays déjà fragilisé par l’instabilité. Le futur gouvernement de transition devra faire face à d’immenses défis pour restaurer l’ordre, rétablir la confiance publique et reconstruire les institutions démocratiques.
La pression internationale sur Haïti s’intensifie alors que la communauté internationale cherche à soutenir le pays dans cette période critique. Les regards sont tournés vers l’avenir incertain d’Haïti, avec l’espoir que la transition politique en cours pave la voie vers une stabilité durable et une résolution pacifique de la crise actuelle.