Le juge Jean Wilner Morin, qui lutte contre la corruption en Haïti, a échappé à une tentative d’attaque armée contre lui et a été blesse lors de l’incident. Les circonstances exactes entourant cette attaque demeurent inconnues et sont toujours en cours d’enquête.
Le juge Jean Wilner Morin, 54 ans, qui s’occupe d’affaires de corruption, a été victime d’une fusillade le 17 mai 2023, à proximité du One Stop Market sur la route de Frères. Sa voiture, une Toyota Prado noire, a été prise pour cible et criblée de balles. Heureusement, le juge est sorti indemne de l’attaque armée.
Le mercredi 17 mai 2023, le juge Jean Wilner Morin, âgé de 54 ans et responsable de plusieurs affaires de corruption, a réussi à s’en sortir indemne lors d’une attaque armée qui a eu lieu près du One Stop Market sur la route de Frères.
Une source anonyme du Nouvelliste a déclaré que deux hommes à moto avaient ouvert le feu sur un véhicule blindé appartenant au service du juge d’instruction Jean Wilner Morin, et qui avait été affecté la veille par le CSPJ. Les projectiles ont laissé 13 impacts sur le véhicule.
M. Morin, le juge, devait interroger M. Kesner Normil, maire intérimaire de Pétion -Ville, ce mercredi au cours d’une audience concernant des accusations de corruption.
Le juge d’instruction Jean Wilner Morin instruit un certain nombre de dossiers importants de corruption, dont ceux de Patrick Noramé (ex-directeur général du BMPAD), Romel Bell (ancien directeur général de l’Administration Générale des Douanes), et Edwine Tonton (directrice de la Caisse d’Assistance Sociale). Une source proche a souligné que le magistrat traite «une grande partie des dossiers anti-corruption» et qu’il envisageait de poursuivre son travail malgré l’hostilité dont il est l’objet. «Nous redoutions cette attaque car nous savions que ce magistrat, qui a déjà 13 années d’expérience judiciaire, était la cible», a-t-elle déclaré.
Dans une interview accordée au Nouvelliste, le dirigeant du RNDDH, Pierre Esperance, a loué le juge Jean Wilner Morin pour son honnêteté et son intégrité. Il n’y a pas de soupçon de partialité contre ce magistrat, a-t-il précisé. Espérance a également souligné qu’en 2018, le mandat du juge avait expiré et que ce dernier n’a été reconduit qu’en 2022 sous le mandat du président Jovenel Moïse.
Fin 2022, lorsque le mandat du juge Bernard Sainvil sera terminé et que le nouveau doyen aura pris ses fonctions au tribunal de première instance de Port-au-Prince, le juge Morin héritera d’affaires très importantes, dont celle de la directrice générale de la CAS. Selon Pierre Espérance, lors d’une déposition liée à ce dossier, il y aurait eu des « tirs » sur Frères. D’après Pierre Espérance, il avait eu une conversation avec le juge Morin quelques semaines auparavant où celui-ci avait partagé ses préoccupations concernant les menaces et l’intimidation auxquelles il était confronté.
Pierre Esperance a déclaré que les actes visant le juge Morin montrent qu’il y a des personnes qui souhaitent bénéficier d’une immunité en Haïti.
Pierre Espérance a déclaré que le dossier de la CAS (Compensation Antillaise en Solidarité) était un grand dossier et que le groupe G-9 et ses alliés ont reçu beaucoup d’argent de la CAS. De plus, il a souligné qu’un grand nombre de membres du G-9 travaillent à la compensation antillaise et a demandé que toute la lumière soit faite sur cette attaque.
Après l’attaque, l’APM a publié une déclaration condamnant cet acte « odieux » et exigeant des autorités concernées qu’elles prennent leurs responsabilités pour assurer la sécurité des citoyens.
L’Association des Professionnels de la Magistrature (APM) exprime sa profonde consternation suite à l’attaque armée contre le magistrat Jean Wilner Morin ce midi sur un axe routier de Frères. Par chance, ni le magistrat ni son garde du corps n’ont été blessés dans cet incident et l’APM se réjouit de ces nouvelles.
Dans un communiqué de presse, le Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH) a vivement condamné l’attaque armée dirigée contre le juge d’instruction Jean Wilner Morin qui s’est produite à Frères.
Le Réseau des Associations de Magistrats Haitiens (RENAMAH) s’est réjoui que le juge Morin n’ait pas été blessé suite à l’intervention de la police sur les lieux. Ils exhortent donc la police et le Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ) à prendre des mesures pour assurer la sécurité des magistrats travaillant dans des conditions difficiles. « Sans un environnement sûr, la justice ne peut fonctionner et l’impunité va augmenter », a averti RENAMAH.