Le Premier ministre Ariel Henry refuse de céder aux pressions grandissantes pour sa démission alors que des manifestations se poursuivent à travers Haïti. Malgré les appels des partis politiques d’opposition à son départ, Henry insiste sur la nécessité d’une réflexion collective et du maintien de la paix.
Dans un discours public le 8 février, Henry a déclaré : « Tous ceux qui choisissent la violence, la destruction, le meurtre pour prendre le pouvoir ne travaillent pas dans l’intérêt des Haïtiens. Je pense que le moment est venu de réfléchir ensemble. » Cependant, les manifestants continuent de protester et exigent toujours sa démission. Aucun rapport officiel n’a été publié quant à une éventuelle résolution.
Les partis d’opposition haïtiens insistent également sur la démission d’Henry afin de prévenir de nouvelles violences, étant donné que le gouvernement et les partis d’opposition n’ont pas réussi à trouver un accord pour résoudre la crise de gouvernance du pays. Clarens Renois, coordinateur général du parti politique UNIR, a déclaré : « La réalité qui se déroule actuellement en Haïti ressemble à la période de gouvernance de Jean Claude Duvalier, au cours de laquelle une guerre civile menaçait. Le plus grand service que le Dr Ariel Henry puisse rendre au pays est de démissionner. »
En effet, les manifestations se sont intensifiées à l’approche de la date du 7 février, date prévue par la Constitution pour l’installation d’un nouveau chef d’État. Certains manifestants ont même tenté de marcher jusqu’au bureau d’Henry à Musseau, un quartier de Port-au-Prince. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Des opposants politiques d’Henry prétendent même qu’il a signé l’Accord du 21 décembre, s’engageant ainsi à quitter ses fonctions le 7 février 2024.
Les manifestations se sont poursuivies dans diverses villes d’Haïti, telles que Port-au-Prince, Ouanaminthe, Les Cayes, Hinche, Miragoane, Fort-Liberté et Jérémie. Les manifestants ont érigé des barricades avec des pierres, des arbres, des véhicules et d’autres objets lourds, tout en défilant dans les rues. Cette situation a entraîné la fermeture des écoles, des banques et des commerces. Malheureusement, un manifestant a été tué par balle et trois autres ont été blessés aux Cayes le 6 février.
Malgré deux ans de discussions entre le gouvernement et les partis politiques d’opposition, aucun accord n’a été trouvé. Les leaders de l’opposition sont convaincus que la démission d’Henry est la clé pour résoudre la crise en Haïti. Jacques Ted St Dic de l’accord du Montana a déclaré : « Aujourd’hui, il est clair que l’option selon laquelle Ariel Henry et son gouvernement peuvent rester au pouvoir n’est plus envisagée par les parties prenantes. Le Premier ministre de facto et son gouvernement ne peuvent pas être la solution à la crise. »
Pendant ce temps, les signataires de l’accord du Montana continuent de plaider en faveur de la mise en place d’un exécutif bicaméral, mais sans la présence d’Henry. Ils estiment que Henry doit céder sa place à un véritable pouvoir de transition, qui rompt avec le clientélisme, la corruption, l’impunité et qui répond aux aspirations du peuple haïtien.
Moïse Jean Charles, ancien sénateur et manifestant dans les rues depuis trois jours, a déclaré aux médias : « Ariel a un accord selon lequel il doit abandonner le pouvoir, mais il préfère nous déclarer la guerre plutôt que de raisonner. Nous ne reculerons donc pas. Vivre ou mourir, Ariel doit démissionner. »
Dans son discours, Henry a réaffirmé son engagement à organiser des élections générales une fois que les défis sécuritaires d’Haïti seront résolus. Il a exprimé sa volonté de collaborer avec toutes les parties prenantes pour faire progresser le pays. Selon lui, prendre des décisions collectives est essentiel pour traverser cette crise et propulser Haïti vers l’avenir.
Malgré les pressions croissantes et les manifestations persistantes, Ariel Henry résiste à la demande de démission. L’avenir politique d’Haïti reste incertain, mais la population espère que des solutions pacifiques seront trouvées pour sortir le pays de cette crise. Le calme et la collaboration sont nécessaires pour apaiser les tensions et ouvrir la voie à une gouvernance plus stable et inclusive.