Depuis le début de l’année, Haïti est le théâtre d’une violence inouïe causée par les gangs armés, qui ont déjà fait plus de 2 400 victimes, selon les chiffres alarmants de l’ONU. Les affrontements récents à Carrefour-Feuilles, un quartier de Port-au-Prince, ont entraîné la mort de 30 personnes et poussé des milliers d’habitants à fuir. Cette situation de terreur quotidienne a donné lieu à des mouvements de « justice populaire » et d’autodéfense, exacerbant ainsi l’insécurité généralisée du pays.
La porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Ravina Shamdasani, a déclaré que depuis le début de l’année jusqu’au 15 août, au moins 2 439 personnes ont été tuées et 902 autres blessées . Face à cette escalade de violence incessante, des mouvements de « justice populaire » ont émergé en réponse aux gangs armés. Entre le 24 avril et la mi-août, plus de 350 personnes ont été lynchées par la population locale et les groupes d’autodéfense, dont 310 membres présumés de gangs, 46 civils et un policier.
La situation en Haïti s’est encore détériorée entre le 11 et le 15 août, provoquant une réaction urgente du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk. Ce dernier a demandé des mesures immédiates suite à l’appel du Secrétaire général des Nations unies en faveur d’une force multinationale non onusienne afin d’aider la police haïtienne à faire face à la situation. L’objectif est de protéger les droits humains de la population haïtienne et de soulager ses souffrances.
Sur le terrain, les violences persistent de sévir au quotidien. Les attaques répétées d’un gang contre les habitants du quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince ont entraîné la mort de 30 personnes, dont deux policiers, et la disparition de quatre autres, ainsi que de nombreux blessés selon un bilan provisoire établi par l’organisation de défense des droits humains RNDDH. Le gang dirigé par Renel Destina, également connu sous le nom de Ti Lapli, a pillé et incendié des maisons, utilisant des armes automatiques pour commis ces actes barbares.
Les témoignages recueillis par le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) sont accablants. Dominique Charles, une habitante de Carrefour-Feuilles, a perdu sa mère, son beau-père, son fils de 18 ans, deux sœurs et un frère lors de ces attaques. Elle raconte que les assaillants ont lancé des cocktails Molotov sur leur maison, ne lui ont laissé aucune chance de s’échapper.
Les violences ont également entraîné la fuite de plus de 5 000 personnes, selon le directeur général de la Protection civile haïtienne, Jerry Chandler. Parmi ces déplacés se trouvent des femmes, des enfants et des personnes âgées, contraintes de quitter leurs foyers pour échapper à la violence qui sévit dans leur quartier.
La situation humanitaire est alarmante, avec des milliers de personnes ayant trouvé refuge dans des établissements scolaires ou des centres sportifs, tandis que d’autres sont contraintes de survivre dans les rues, sans abri. Les autorités ont annoncé la distribution de repas chauds et d’eau potable pour aide en ces sinistrés, mais les besoins sont immenses et les ressources limitées.
Cette violence incessante est le reflet d’une crise économique, sécuritaire et politique profonde qui ronge Haïti depuis des années. Les gangs armés contrôlent près de 80% de la capitale, exacerbant les crimes violents et plongeant le pays dans un climat d’insécurité généralisée.
Face à cette situation critique, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, insiste sur la nécessité d’agir d’urgence pour protéger les droits humains du peuple haïtien et réduire ses souffrances. Il soutient l’appel du Secrétaire général des Nations unies en faveur d’une force multinationale non onusienne afin de renforcer les capacités de la police haïtienne et de rétablir l’ordre dans le pays.
Il est temps que la communauté internationale se mobilise pour apporter une réponse rapide et efficace à la crise qui sévit en Haïti. Protéger les droits humains et assurer la sécurité des citoyens est essentiel pour permettre à ce pays déjà fragilisé de se reconstruire et de retrouver la stabilité dont il a tant besoin. En attendant, la population haïtienne continue de vivre dans la peur et l’incertitude, espérant que des jours meilleurs viendront enfin pour leur magnifique pays.