La soirée du vendredi 8 mars 2024 restera gravée dans la mémoire des habitants de Port-au-Prince. Les réseaux sociaux bruissent d’informations alarmantes, dévoilant des attaques ciblées perpétrées par une coalition de gangs. Les commissariats, bases de la Police nationale d’Haïti, ainsi que des établissements clés du Champ de Mars sont la proie de ces actes destructeurs.
Le centre-ville de Port-au-Prince a sombré dans le chaos. Des rapports font état de pillages à l’hôpital Saint-François de Sales et à l’école de Sage-femme. L’impact est dévastateur, avec des pertes matérielles considérables, allant des panneaux solaires aux véhicules officiels.
L’horreur s’était abattue quelques jours plus tôt, le 29 février 2024, plongeant la ville dans la terreur. Étudiants, patients et professionnels de la santé ont dû fuir, laissant derrière eux des institutions dévastées par les bandes armées.
La situation est critique pour la formation médicale en Haïti. Des milliers d’étudiants se retrouvent sans lieu d’apprentissage, tandis que les hôpitaux publics et privés peinent à fonctionner normalement. Le secteur de la santé est en danger, menacé par des pénuries de fournitures médicales essentielles.
Le témoignage poignant du Dr Wilfrid Pierre-Noël, regrettant le déclin progressif du paysage médical qu’il avait connu autrefois, souligne l’ampleur des changements survenus. Les souvenirs glorieux d’une époque révolue se heurtent à une réalité sombre, où le présent incertain efface peu à peu le passé médical prestigieux de Port-au-Prince.
Alors que les actes criminels mettent à mal les fondations même du système de santé haïtien, la communauté médicale et les étudiants se voient contraints de faire face à un avenir incertain. Le bilan des conséquences de ces événements tragiques reste à dresser, tandis que l’espoir d’un renouveau semble lointain dans ce contexte de détresse généralisée.
Les conséquences de ces attaques se font déjà sentir, avec des institutions médicales majeures comme l’hôpital universitaire la Paix et d’autres hôpitaux communautaires de référence gravement impactés. La fermeture de certains établissements spécialisés dans les soins obstétriques et gynécologiques laisse des milliers de femmes sans accès aux services médicaux essentiels.
Les hôpitaux privés ne sont pas épargnés par cette vague de violence. L’hôpital Saint-François de Sales a été vandalisé, mettant en péril l’accès à des soins de santé de qualité pour la population. Les pénuries de matériel médical, de carburant et d’oxygène menacent de plonger les établissements de santé dans l’incapacité de répondre aux besoins urgents des patients.
La situation est d’autant plus préoccupante que les centres hospitaliers gérés par des organisations non gouvernementales oscillent entre fermeture définitive et ouverture temporaire, dans un contexte où l’instabilité règne en maître.
Face à ce chaos, la communauté médicale haïtienne doit faire face à une réalité sombre. Les étudiants en formation médicale, les internes et les résidents voient leur avenir compromis, incapables de poursuivre leurs études et leur perfectionnement dans un environnement instable et dangereux.
L’histoire de la formation médicale en Haïti est en train de s’écrire d’une manière tragique. Les rues jadis animées du centre-ville de Port-au-Prince résonnent désormais de cris de détresse et d’incertitude. Cette ère sombre marque un tournant dans la vie médicale du pays, menaçant de priver les générations futures d’une formation de qualité et d’un système de santé fonctionnel.
Au milieu de ce désastre, l’espoir d’un renouveau semble fragile. Les professionnels de la santé, les étudiants et la population haïtienne toute entière aspirent à retrouver un semblant de normalité, dans l’attente d’un avenir plus sûr et stable pour le secteur de la santé en Haïti.